N'ayant aucun travail, pour le moment, je ne voyais pas trop comment meubler mes journées. La plupart étaient longues et ennuyantes, il me fallait une occupation. M'étirant, j'allais farfouiller un peu partout dans mon appartement, pour retrouver un sac. Aller faire une balade en montagne n'était pas une mauvaise idée, ça allait m'occuper un peu et dégourdir mes pokémons, qui poireautaient de plus en plus souvent dans leurs pokéballs. Et peut-être qu'un peu de temps avec eux permettrait de mater l'un d'entre eux, particulièrement rebelle. Kecleon. Nous ne nous entendions pas du tout. J'étais buté, colérique, et me mettais de mauvaise humeur facilement. Et lui tout autant. C'était une question de temps avant qu'il n'essaie de me mordre, la bestiole! Fourrageant dans les quelques trucs que je possédais, je remplis deux bouteilles d'eau à même l'éviter, la fourrant dans mon sac à dos, avec quelques petites choses à grignoter. Je n'étais pas spécialement du genre à avoir tout le temps faim, mais mes pokémons, oui! Je ne risquais donc rien à être un tout petit peu prévoyant.

Fin prêt, ou presque, je me mis sur le dos mon sac, accrochant à ma ceinture la petite bourse qui contenait mes cinq pokéballs occupées. Puis, de bonne humeur pour une fois, je sortis de chez moi, n'ayant revêtu par dessus mon t-shirt gris qu'une simple veste, s'il se décidait à faire plus froid en altitude. Moi être pas complètement idiot, moi être prévoyant ... parfois. Une dizaine de minutes plus tard, j'étais sur un sentier de la montagne, respirant l'air frais et réconfortant des lieux. Décidément, j'étais d'excellente humeur. Voyons voir si ça va durer! Surtout avec ce que je comptais faire un peu plus tard! Seul avec moi-même, je me remis à penser - ou plutôt rêver - à la ligue. Je l'avais tenté par trois fois, avant qu'elle ne ferme. Et sa fermeture m'avait tellement mis sur des chardons ardents que je m'étais empressé de violer cette loi et de faire mon rebelle en tentant les arènes. Ça avait été une véritable partie de plaisir, à vrai dire. J'avais adoré. Dommage que ce soit interdit. Arrivant dans une partie dégagée de la montagne, je m'assis sur un rocher, sortant ma bouteille d'eau pour en boire une gorgée. La partie difficile était à venir. Rangeant ma bouteille, je sortis la pokéball contenant Kecleon. Moment de vérité. Un peu méfiant, je le fis sortir, et il apparut devant moi. Il faisait à peine un mètre de haut, mais il en avait sous les écailles. Nous nous regardâmes en chien de faïence pendant quelques secondes. J'étais déterminé à ne pas flancher. C'était moi qui l'avait capturé, que ça lui plaise ou non. Soudain, il partit comme une flèche dans un buisson. Poussant un soupir, je dus me rendre à l'évidence : J'allais devoir lui courir après.

Alors que j'allais me lever, un bruit derrière moi se fit entendre. Me retournant sur le rocher, j'eus à peine le temps de cligner des paupières qu'un éclair vert me fonça directement dessus. C'était Kecleon, qui venait de me renverser de mon perchoir, me plaquant sur le sol, assis sur mon torse, l'air très fier de lui. Il était louuuuurd!

« Dégage de là! »

Ce qu'il ne comptait pas faire du tout. Je le voyais dans ses yeux malins. Saleté de bestiole. J'avais une irrésistible envie de lui botter le derrière. Immobilisé, je tâtai à mes côtés, cherchant et prenant au hasard une des pokéballs. Peu importe le pokémon qui en sortirait, il allait m'aider à enlever le derrière de ce rebelle de pokémon de sur moi! Mais à mon grand malheur ... ce fut Vipelierre qui en sortit. Celui-là, je venais d'aller le chercher à la pension. Il ne comptait vraisemblablement pas m'aider, plutôt enclin à aller se cacher derrière le rocher. Oh misère ...